Elisabeth BOËHM
Les ancêtres d’Elizabeth Boëhm étaient des tatars.
Son nom de jeune fille – Endaurova – vient du nom tatar Indogur, qui veut dire « le coq indien ».
Elle est née à Saint-Pétersbourg le 12 février 1843, mais sa famille quitte cette ville, quand Elisabeth a 6 ans pour aller s’installer dans leur maison familiale dans la région de Iaroslav.
Elle dira toujours que ses meilleurs souvenirs d’enfance étaient liés
à la campagne et qu’elle plaignait les enfants, qui ne peuvent goûter aux joies de cette vie campagnarde.
Dès son plus jeune âge elle adore dessiner et elle dessine tout le temps et partout. Dans toutes ses lettres à ses amies de Saint-Pétersbourg,
elle met des petits dessins de poupées et d’animaux et c’est d’ailleurs grâce à ces petits dessins, que des gens avisés, remarqueront combien Elisabeth a du talent pour le dessin.
A 14 ans, Elisabeth vient vivre à Saint-Pétersbourg pour prendre des cours à l’Ecole de la Société d’Encouragement des Artistes.
Elisabeth en parlera toute sa vie comme des meilleures et des plus heureuses années de sa vie.
Le monde de l’enfance deviendra très vite son thème préféré.

Les lettres de l’alphabet – C, c’est le S français
Le succès des cartes postales d’Elisabeth BOËHM dépassera largement les frontières russes. Elle recevra beaucoup de propositions d’éditeurs parisiens.
L’un d’eux ira même jusqu’à lui proposer de travailler exclusivement pour lui. Or, malgré des conditions extraordinaires, Elisabeth déclinera ne voulant ni aliéner sa liberté, ni quitter son pays.
Elisabeth BOEHM passe tous ses étés à la campagne. Avant de s’y rendre, elle achète une brassée de foulards, de rubans et de jouets pour les femmes du village et leurs enfants, et ces derniers posent avec plaisir pour les esquisses de la dame, qui les comble de petits présents. Ce sont ces enfants et la vie à la campagne qui servent de sujets pour les silhouettes d’Elisabeth BOËHM.
En dehors de ses dessins d’enfants, Elisabeth BOEHM fait un grand nombre de dessins pour des collections privées, dont les plus intéressants sont ceux réalisés pour la famille du tsar. On y trouve des livres de prières sur parchemin, des éventails : pour le mariage
de la Grande Duchesse Ksenia Alexandrovna, pour la Grande Duchesse Elizabeth Feodorovna et pour les noces d’argent
de la Reine de Grèce. Mais c’est pour le Grand Duc Sergueï Alexandrovitch et le comte Sheremetiev – ses très grands admirateurs,
qu’elle créera le plus.
A Chicago, Elisabeth BOËHM recevra une médaille pour un de ses éventails, ainsi que pour l’édition des silhouettes et des objets en verre.
Les parents d’Elisabeth, après le départ à la retraite de son père, vivent avec elle à Saint–Petersbourg. Sa mère – Iulia Ivanovna – est
la bonté et la douceur personnifiées et il est impossible de se l’imaginer sans un sourire radieux. Merkurii Nikolaevich, son père, est un vieil homme petit et maigre, très vif et un mélomane passionné écoutant avec le même intérêt l’opéra russe et italien, les « grands »
comme Rossi et les petits artistes en tournée à travers la Russie. Les relations entre Elisabeth ,ses parents et ses sœurs sont tendres et pleines d’affection. Il en sera de même jusqu’à la fin de sa vie avec son mari, Ludwig Franzovich BOËHM, hongrois de naissance, homme
de grande culture, violoniste talentueux et professeur de musique respecté.
Elisabeth BOËHM n’est pas qu’un peintre plein de talent, elle est aussi une personnalité hors du commun. Sa modestie, sa générosité,
son absence d’orgueil, sans pour autant méconnaître son talent, font d’elle un être rare…..
Toute sa vie, Elisabeth BOËHM partagera son expérience et son talent avec jeunes élèves, artistes et collègues…sans jamais hésiter
à les aider et à leur donner confiance.

TOLSTOÏ parmi les enfants de Yasnaya Polyana
En 1910 Elisabeth BOËHM disait :
‘’Aujourd’hui j’ai 67 ans, j’ai des petits-enfants déjà grands, mais je n’abandonne pas mes occupations, parce que je continue à aimer
ce que je fais. Je remercie Dieu pour le plaisir que ma vocation m’a donné, pour toutes les rencontres intéressantes et tous les amis qu’elle m’a offerts.’’
J’aime énormément cette femme, tant pour son travail qui me parla dès que je la découvris, que pour sa vie, vie dans le talent, le partage,
la bienveillance et l’amour.
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