C’est sans doute de Perse et de Chine que le samovar est arrivé en Russie au 18ème siècle.
Samovar, cet appareil ‘’qui cuit seul’’ … du russe ‘’ВАРИТЬ” qui signifie CUIRE, et ‘’САМ”, qui signifie LUI-MÊME, SEUL…
Le samovar est un récipient en métal, dans lequel on conserve de l’eau bouillante pour le thé. C’est du charbon ou des braises contenus dans un cylindre central, qui traverse verticalement le récipient, qui chauffent l’eau. Au sommet du samovar, il y a un socle pour recevoir une théière dans laquelle infuse un thé très concentré. Ce thé est ensuite dilué au moyen de l’eau chaude, que l’on tire du samovar.
Dans l’ancienne Russie, avant que la production ne soit industrialisée, la consommation du thé était un mode de vie. Le samovar était un élément majeur chez les particuliers, dans les restaurants et sur les lieux de travail. On trouvait également des samovars dans les rues
pour la consommation publique.. Même les trains en étaient équipés.
Les premiers samovars étaient d’importation et étaient avant tout des objets pratiques sans beaucoup de fioritures.
Puis, les Russes les ont décorés et développés au point d’en faire de véritables objets d’art appréciés autant au Palais d’Hiver
que dans les isbas.
Le premier atelier de samovar fut fondé à TULA en 1778 par les frères Ivan et Nazar LISITSIN, rue Shlykovaya.
C’est en 1820 que le premier samovar russe fut réalisé à Toula, petite ville située à 180 kms au sud de Moscou. Toula, réputée pour sa production de munitions et sa métallurgie, devint rapidement le centre de la production russe de samovars : on y comptait 28 usines en 1850, et déjà 74 en 1890. Vers 1900, on y produisait 630 000 samovars par an – à eux seuls, les ateliers BATASHEV en produisaient 110 000.
On fabriquait également des samovars sur commande pour toutes sortes d’expositions.
Parmi ces samovars on trouvait d’authentiques œuvres d’art. De tels samovars coûtaient particulièrement cher, on y gravait des inscriptions et des dédicaces en souvenir .C’est lors de ces expositions internationales, que les grands fabricants de samovars BATASHEV, KAPYRZINE, VANYKINE, SHEMARINE acquéraient leur réputation et leurs samovars, des médailles…
Le samovar faisait partie de toutes les fêtes populaires russes …
Ainsi, ZAGOSKINE décrit le pittoresque tableau d’une fête aux environs de Moscou :
‘’Partout, tout le monde s’amusait et buvait du thé. Ce besoin impérieux de nos négociants, ce seul luxe que se permettaient nos petits marchands, ce plaisir suprême, qui sentait la fête, de tous les fonctionnaires sobres quel que soit leur rang, des ouvriers-artisans
des fabriques et même des moujiks, c’est notre samovar qui ronfle et fume tous les dix pas ‘’
On ne se séparait pas du samovar, même quand on prenait la route. On fabriquait pour cela des samovars de voyage spéciaux et des boîtes à thé qui contenaient tout ce qu’il fallait pour boire le thé
Progressivement s’installa un rituel du thé avec ses règles, que l’on observait dans toute maison russe. Dès la 1èremoitié du 19ème siècle, c’est traditionnellement la maîtresse de maison, ou sa fille aînée, qui servait le thé du samovar. S’il y avait une petite table pour le samovar,
on l’approchait de la table du repas. Quand il y avait peu de monde autour de la table, on installait le samovar directement sur la table, sur un plateau en métal. Dans les maisons aisées, le ‘’Livre du savoir-vivre chez soi’’ indiquait que ‘’
quand il y avait beaucoup d’invités, le thé devait être servi dans une autre pièce, puis apporté ensuite par le serviteur’’.
Quelquefois, il y avait deux samovars dans la maison, un pour tous les jours
et un pour les fêtes et les invités. Le samovar tenait une place particulière dans la décoration de la maison : on le mettait dans un coin du salon sur une petite table spéciale ou sur un buffet bas.
Dans certaines maisons, où une pièce était réservée au samovar,
celui-ci occupait la place d’honneur
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