Au sens premier d’une icône religieuse, il s’agit d’une image représentant une figure religieuse dans la tradition chrétienne orthodoxe. ‘’L’icône est une nécessité essentielle pour le culte. C’est en effet un lieu de présence de la grâce, comme une apparition du Christ. On prie devant l’icône du Christ comme devant le Christ lui-même.’’ ‘’C’est à travers la bénédiction que se produit, dans l’icône du Christ, une mystérieuse rencontre entre celui qui prie et le Christ lui-même.’’ OTHODOXIE de Sergueï BOULGAKOV, prêtre, théologien et philosophe russe.


Celui qui écrit des icônes, aujourd’hui comme autrefois, se met au service de la communauté chrétienne et prête ses mains et son talent, afin que s’accomplisse la Rédemption du monde. Il est conscient d’avoir reçu une vocation précise et une mission à accomplir toute aussi précise.
Aussi les iconographes ont-ils toujours conservé une attitude d’obéissance aux canons, au point d’apparaître peu créatifs et même répétitifs. En réalité, l’obéissance à la tradition, comme l’attention portée au moindre détail technique, exprime le désir de l’artiste de participer à l’héritage légué par le Christ à son église.

Cathédrale de la Dormition dans le Kremlin de Moscou

 

Cathédrale Saint-Sauveur sur le Sang Versé à Saint-Pétersbourg

L’icône porte toujours des inscriptions qui désignent le personnage ou l’épisode de l’Evangile représentés. Selon les aires géographiques, cette inscription est en grec, en vieux slave ou en latin. Souvent, l’icône porte aussi des prières liturgiques et des hymnes sacrés, parfois disposés en forme de croix, qui manifestent visuellement la protection offerte par l’image sacrée à ceux qui l’approchent.
Les inscriptions des icônes russes utilisent l’alphabet cyrillique, qui fut introduit vers 850 par les saints Cyrille et Méthode, évangélisateurs des Slaves, quand ils traduisirent les Saintes Ecritures. Aujourd’hui, le vieux slave est encore la langue liturgique des Eglises orthodoxes de Russie.

Les croyants vénéraient les icônes non seulement dans les églises, mais les conservaient aussi dans leurs maisons, à la place d’honneur, ou les plaçaient sur les portes des villes. On les voyait aussi brandies comme des étendards, en tête des armées, ou portées en procession dans les rues et les chemins de campagne, pour écarter les périls ou recevoir la grâce d’une récolte abondante.

Partout, les icônes étaient considérées comme une présence protectrice et participaient à tous les moments de la vie des hommes : telle icône était invoquée au moment des accouchements, telle autre accompagnait les pèlerins, réconfortait les malades ou veillait les mourants. Dans leurs tombes, les morts serraient entre les mains l’icône qui les précéderait devant le trône du Christ, pour intercéder en leur faveur le jour du Jugement dernier.


Au moins jusqu’au début du XX ème siècle, toutes les maisons russes abritaient un petit sanctuaire domestique (appelé le « bel angle », où les icônes protectrices de la famille étaient exposées.
Ces icônes domestiques faisaient l’objet d’une tendre dévotion. Souvent, les personnages représentés sur les bords (des saints ou des anges) évoquaient les saints patrons des membres de la famille.
Avant de saluer les habitants, visiteurs allaient s’incliner devant les icônes.

Cathédrale de Sainte Sophie à Novgorod
C’est dans cette cathédrale, construite entre 1045 et 1050, que se trouvent les icônes les plus anciennes –
il s’agit de deux grandes icônes qui étaient sans doute placées entre les colonnes de l’iconostase :
les Apôtres saints Pierre et Paul et le Christ en majesté.

 

 

 

 

Les icônes les plus anciennes proviennent de la cathédrale de Sainte Sophie à Novgorod, construite entre 1045 et 1050 – il s’agit de deux grandes icônes qui étaient sans doute placées entre les colonnes de l’iconostase : les Apôtres saints Pierre et Paul et le Christ en majesté.
Mentionné dans les chroniques des XIVème et XVème siècles, Andreï ROUBLEV fut le plus grand artiste russe. En 1405, il travailla dans la Cathédrale de l’Annonciation du Kremlin à Moscou, sous la direction de Théophane le Grec.
En 1408, il fut invité à peindre les fresques de la Cathédrale de la Dormition de Vladimir. Disciple de Saint Serge de Radonèje, le moine Roublev vécut probablement quelques années dans le monastère de la Trinité Saint Serge à Serguiev Possad.
Il peignit la fameuse TRINITE de l’Ancien Testament pour ce monastère.

Né entre 1360 et 1370, il mourut entre 1427 et 1430. Il fut canonisé en 1988, date du millénaire de la foi chrétienne en Russie. Il est fêté le 4 juillet.