Pâques est le premier dimanche qui suit la première pleine lune de printemps.
C’est la règle fixée au concile de Nicée en 325, qui détermine la date de Pâques aussi bien dans le calendrier orthodoxe
que dans le calendrier chrétien occidental. Alors, pourquoi la date de la Pâques orthodoxe et celle de la Pâques
catholique et protestante ne coïncident-elles que rarement ?
Il y a à cela deux raisons :
La première est le décalage des dates des deux calendriers, l’occident ayant introduit une réforme pour mieux suivre le soleil.
La seconde est due à la lune. Aucun des deux calendriers ne se base sur les phases véritables de la lune,
mais chacun utilise une lune fictive différente
La date de Pâques des orthodoxes est calculée avec le calendrier julien, alors que le calendrier occidental est le calendrier grégorien.
Le calendrier julien a été imposé par Jules César en l’an 708 de Rome, donc en 45 avant JC.
C’est l’ancêtre du calendrier civil international, qui est le calendrier grégorien, du nom du pape Grégoire XIII, qui décréta son adoption
dans le monde catholique romain en 1582. Il fut ensuite appliqué dans d’autres pays à partir de dates différentes.
La différence essentielle entre les deux calendriers est la définition des années bissextiles : dans le calendrier julien, toute année divisible par 4 est
bissextile – dans le calendrier grégorien, les années séculaires ne sont bissextiles que si elles sont divisibles par 400….
Lorsque Rome adopta le calendrier grégorien en 1582, on décida de rattraper 10 jours de retard sur le soleil, en passant sans transition du jeudi 4 octobre
au vendredi 15 octobre 1582. Cela eut pour conséquence de décaler les calendriers julien et grégorien de 10 jours à cette date.
Le décalage a augmenté d’un jour en 1700, en 1800 et en 1900. De 1901 à 2099, les calendriers ont un décalage de 13 jours .
C’est pourquoi, le jour où les russes ont adopté le calendrier grégorien en 1918 ils sont passés directement du mercredi 31 janvier
au jeudi 14 février 1918, la révolution d’octobre qui démarra le 24 octobre 1917 est fêtée le 6 novembre !
Mais l’église orthodoxe russe a conservé le calendrier julien pour fixer toutes ses fêtes….
C’est PÂQUES ! Le printemps est là, le monde s’éveille d’un long hiver ! ! !
« De même que les arbres se parent de nouvelles feuilles au printemps,
les qualités que cachent les coeurs des bienheureux s’épanouiront
lors de la résurrection de la chair » promet un ancien sermon.
La joie de la Résurrection est un trait essentiel de la conception orthodoxe du Cosmos : « Que les dieux jubilent, que la terre se réjouisse,
que le monde tout entier soit en fête, visible et invisible : car le Christ s’est levé d’entre les morts, ô joie, à jamais…
Aujourd’hui, l’univers est empli de lumière, le ciel, et la terre, et le monde souterrain : que chaque créature célèbre la résurrection du Christ,
et s’affermisse en Lui… Nous fêtons la mort de la mort, la destruction de l’Hadès, et le commencement éternel de la nouvelle Vie »
dit le canon pascal de l’Eglise orthodoxe.
La période de la Semaine Sainte, commémorant la résurrection du Christ, correspondait dans l’ancienne Russie au renouveau du printemps.
De ce temps là subsistent encore de nombreux proverbes, coutumes et croyances qui se sont perpétués grâce aux vieilles chroniques
et à la mémoire collective.

 

Si vous voulez vous entraîner….

KOULITCH

Gâteau de Pâques aux noix et aux raisins – Pour 10 à 12 personnes

 ¼ de litre de lait tiède (50°)
36g de levure de boulanger
½ cuillerée à café de sucre cristallisé
120 g de raisins de Smyrne
½ cuillerée à café de safran en poudre
4 cuillerées à soupe de rhum
280g de sucre glace
725 à 875 g de farine
2 cuillerées à café de sel
1 cuillerée à café d’essence de vanille
10 jaunes d’œufs légèrement battus
250 g de beurre coupé en petits morceaux puis ramolli
8 cuillerées à soupe d’amandes mondées, grossièrement hachées et grillées
8 cuillerées à soupe de mélange de fruits confits et d’écorces confites
70 g de beurre ramolli

Glaçage :

280 g de sucre glace
4 cuillerées à soupe d’eau froide
2 cuillerées à café de jus de citron frais, passé

 1 bol = 1 bol chinois ordinaire d’une contenance de 4 dl environ

Ajoutez à 1 dl de lait dans un bol la levure et le sucre cristallisé. Laissez reposer 2 à 3 minutes, puis mélangez bien. Mettez de côté dans un endroit tiède à l’abri des courants d’air, et laissez reposer 10 minutes, ou jusqu’à ce que le mélange
ait doublé de volume.
Faites tremper les raisins de Smyrne dans le rhum et faites-les égoutter sur des serviettes de papier. Délayer le safran dans le rhum et mettez-le de côté.
Ajoutez le sucre glace , 650 g de farine, le sel, et tamisez l’ensemble en recueillant dans un grand bol à mélange. Creusez un puits au centre, et versez-y le mélange de lait et de levure, la vanille, les jaunes d’œufs et le mélange de rhum
et de safran.
Avec une cuiller en bois, incorporez graduellement les produits secs aux produits liquides. Remuez jusqu’à ce que le mélange soit homogène, puis en battant incorporez les morceaux de beurre. Battez jusqu’à ce que la pâte puisse être assemblée en une boule moyennement dure.
Disposez la boule sur une surface légèrement farinée, pétrissez la pâte en l’écrasant avec les paumes des mains et en la repoussant en avant pour la replier ensuite sur elle-même. Incorporez de la farine, en utilisant au plus 200 g de farine, en employant à chaque fois environ 35 g et répétez l’opération jusqu’à ce que la pâte ne soit plus collante. Continuez à pétrir la pâte pendant 10 minutes environ ou jusqu’à ce qu’elle soit lisse, souple et brillante. Badigeonner avec une cuillerée à soupe de beurre ramolli l’intérieur d’une terrine. Placez la pâte dans le bol. Saupoudrez légèrement avec de la farine la pâte et recouvrez le bol avec un torchon. Mettez le bol à l’abri des courants d’air pendant une heure ou jusqu’à ce que la pâte ait doublé de volume.

Disposez et mélangez les amandes, les fruits confits et les raisins. Saupoudrez avec 1 cuillerée à soupe de farine et mélangez pour que ces produits soient enrobés uniformément. D’un coup de poing, écrasez la pâte dans la terrine. Ajoutez le mélange de fruits et pétrissez jusqu’à ce que les fruits soient repartis uniformément dans la pâte. En utilisant 30 g de beurre ramolli, badigeonnez le fond et les parois d’une boîte cylindrique de 15 cm de diamètre et de 17,5 cm de haut (on emploiera une boite de café de 1 kilo). En utilisant 15 g de beurre ramolli, badigeonnez une feuille de papier brun de 55 cm de long et large au moins de 25 cm et tapissez-en l’intérieur de la boîte, côté non beurré contre les parois. Découpez un rond de papier d’un diamètre légèrement inférieur à celui de la boîte et badigeonnez-le en utilisant le restant de beurre ramolli. Placez ce rond au fond de la boîte, côté beurré au-dessus. A l’aide d’une paire de ciseaux, découpez la partie qui déborde de la boîte cylindrique en fendant le papier tous les 5 cm jusqu’à la bordure supérieure de la boîte cylindrique. Repliez ces languettes de papier et liez soigneusement avec du fil blanc fort.

Placez la pâte dans la boîte, couvrez-la d’un torchon et placez l’ensemble à l’abri des courants d’air pendant 30 minutes ou jusqu’à ce que la pâte ait gonflé jusqu’à atteindre le bord supérieur de la boîte. Dans le four, préalablement chauffé à 210 °, faites cuire à l’étage inférieur pendant 15 minutes ; réglez à 350 ° et faites cuire 1 heure. Le gâteau bourgeonnera au-dessus de la boîte pour former un‘’chapeau’’. Retirez-le du four et laissez-le refroidir pendant 5 minutes. Pour démouler, couchez la boîte et utilisez l’ouvre – boîte. Glissez un long couteau entre la paroi intérieure de la boîte et le papier afin de libérer le gâteau. Placez à présent la boite verticalement et, à l’aide du couteau, dégagez avec douceur les bords du ‘’chapeau’’ . Dénouez le fil blanc, puis en poussant doucement sur le fond du gâteau, faites-le sortir progressivement du moule et placez-le sur une grille. Otez le papier. Mélangez le sucre, le jus de citron et l’eau et versez le tout sur le gâteau. Laissez ce glaçage couler en fins ruisselets le long du gâteau.
Les Russes préfèrent découper au préalable le « chapeau » pour le disposer au centre d’un plat. On découpe le gâteau en tranches de 5 cm d’épaisseur, arrangées sur le plat, autour du ‘’chapeau’’. La paskha est un accompagnement traditionnel du koulitch.

 

PASKHA

Gâteau de Pâques au fromage et aux fruits confitsPour 12 à 16 personnes

1.5 kg de fromage blanc épais
250 g de beurre ramolli   /   240 g de sucre   /   4 jaunes d’œufs
1/3 de bol de fruits et d’écorces confits   /   1 cuillerée à café d’essence de vanille
¼ de litre de crème épaisse   –   1/3 de bol d’amandes mondées, finement hachées

 Garniture :
4 à 8 cuillerées à soupe d’amandes mondées et grillées
4 à 8 cuillerées à soupe de fruits et d’écorces confits

Faites égoutter complètement le fromage dans une passoire, en le recouvrant d’une serviette et en plaçant une lourde cocotte dessus pour le comprimer. Laissez égoutter ainsi 2 à 3 heures. Entre-temps, mélangez bien dans un bol l’essence de vanille et les fruits confits. Laissez reposer 1 heure. A l’aide du dos d’une grande cuiller, écrasez le fromage à travers un chinois placé sur une terrine. Incorporez, en battant le beurre ramolli au fromage et mélangez bien, puis réservez. Faites chauffer la crème à feu vif, dans une petite casserole, jusqu’à ce que des bulles se forment le long des parois, puis réservez. Dans une terrine, fouettez ensemble les œufs et le sucre jusqu’à ce que le mélange s’épaississe assez pour couler lentement du fouet. Tout en battant, ajoutez doucement la crème chaude dans le mélange, puis remettez le tout dans la casserole. En remuant constamment, faîtes cuire à feu doux, jusqu’à ce que le mélange prenne la consistance d’une crème anglaise. Ne laissez pas bouillir, sinon il y aurait formation de grumeaux.
Retirez du feu, et incorporez les fruits en remuant, puis mettez la casserole dans une terrine pleine de cubes de glace, recouverts de 5 cm d’eau. A l’aide d’une cuiller en métal, tournez la crème constamment, jusqu’à ce qu’elle soit complètement refroidie. Mélangez-la alors doucement au fromage et, en remuant, incorporez les amandes hachées.

Les Russes utilisent un moule spécial pour donner à ce dessert pascal sa forme de pyramide , mais il peut être remplacé par un pot de fleur en terre cuite, muni d’un orifice à la partie inférieure et d’une contenance de 2 litres. Disposez ce pot dans une assiette à soupe et tapissez-le d’une double épaisseur de mousseline et rabattez doucement les bords de la mousseline au-dessus de la crème. Posez un poids directement sur la mousseline, par exemple une casserole chargée de 2 ou 3 boîtes de conserve, et mettez à réfrigérer 8 heures ou jusqu’au lendemain matin.

Pour démouler, dégager la partie de la mousseline qui recouvre la paskha , posez un plat à l’envers sur le pot et, en saisissant fermement l’ensemble à deux mains, retournez-le. La paskha doit se libérer aisément. Décollez la mousseline avec douceur . Décorez d’amandes et de fruits confits aussi luxueusement que vous le désirez. On peut servir la paskha sans accompagnement ou l’étaler en larges couches sur des tranches de koulitch Une fois démoulée, la paskha peut être conservée au réfrigérateur une semaine au moins sans dommage.