L’Eglise russe ancienne était construite en pierres blanches et coiffée de coupoles dorées en forme de bulbe.
Si la coupole byzantine, au-dessus de l’église, rappelle la voûte céleste qui recouvre la terre, si la flèche gothique exprime un élan irrésistible vers le haut,
le « bulbe » russe évoque le fidèle qui se consume en prières, brûlé par son désir des cieux : à l’intérieur, l’église russe, comme la byzantine, représente le cosmos.
En haut, sous la coupole, le Christ pantocrator bénit le monde, sur fond de ciel bleu nuit. Sous la coupole, aux quatre coins figurent les quatre évangélistes,
sur les murs sont représentées des scènes de l’histoire sainte, devant l’autel,  les milices célestes et l’assemblée des saints.
Ainsi, l’église symbolise avec une force extraordinaire,
la rencontre du divin et de l’humain, qui rassemble le monde en un, et le transfigure en maison de Dieu.

 

C’est de loin que nous voyons se dégager l’église dans le paysage russe – ses murs blancs comme des taches pures sur la neige
et ses bulbes dorées comme des étincelles sous le soleil.
Cinq bulbes représentent Jésus et les quatre évangélistes

La couleur blanche, comme la dorure, sont d’abord l’expression d’une pensée religieuse profonde :
La couleur blanche est le symbole de la divinité, de la sincérité et de la sérénité.
Dans la symbolique spirituelle, l’or est un signe tout aussi ancien et riche de sens que la couleur blanche,
mais il renvoie sans doute à des réalités plus hautes encore.
Sa rareté, sa noblesse, son prix, sa ressemblance avec le soleil ne pouvaient pas ne pas faire naître, dès les débuts du Christianisme, une symbolique de l’or.

« La coupole de l’église est le chef du Seigneur » A partir du moment où l’on donnait un sens aussi sublime à la coupole,
on ne pouvait se contenter de la surélever par rapport au reste de l’édifice.
C’était avant tout à la couleur, au matériau que revenait la fonction symbolique, et l’or fut choisi parce qu’il représentait l’exceptionnel,
l’immortalité, l’incorruptibilité, le prix, la souveraineté, parce qu’il était porteur de lumière et de brillance.

C’est une véritable fascination qu’exercent les églises russes, resplendissantes de blancheur, lorsqu’on les regarde de loin ; au milieu des bâtisses urbaines ou villageoises,
elles semblent appartenir à un autre monde.

 

LA CROIX RUSSE

 La croix russe a huit branches ou trois traverses, la traverse supérieure portant l’inscription INRI – ИНЦИ – Iesus Nazarenus, Rex Iudaeorum, l’inférieure figure le support des pieds du Christ.
Cette dernière est toujours oblique (le côté droit, par rapport au Crucifié, plus haut que le gauche) chez les russes orthodoxes,
ce qui est le plus souvent interprété comme la représentation symbolique des paroles du Christ à propos du Jugement Dernier :
à droite, les bénis du Père, qui montent vers le Royaume, à gauche, les maudits, rejetés dans le feu éternel ; ou encore, par référence, aux deux larrons crucifiés en même temps : le bon à droite, le mauvais à gauche.

 

LE SIGNE DE CROIX

 En se signant, le chrétien orthodoxe joint les trois premiers doigts, ce qui symbolise la Trinité, la triple unité de Dieu, et recourbe l’annulaire et l’auriculaire contre sa paume, pour signifier la nature humano-divine de Jésus-Christ, et la venue sur terre dans l’incarnation du fils de Dieu.
Pendant qu’il prononce la formule sacramentelle « Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit », le fidèle porte successivement ses trois doigts joints à son front, pour sanctifier son intelligence et ses pensées, à sa poitrine,
pour sanctifier son cœur et ses sentiments, à ses épaules droite et gauche, pour sanctifier son énergie corporelle et appeler la bénédiction de la Très Sainte Trinité sur l’œuvre de ses mains.
En faisant passer sa main de la tête à la poitrine, puis de l’épaule droite à l’épaule gauche, le chrétien trace l’image d’une croix. Il dit ainsi sa foi dans le Christ, fils de Dieu, qui nous a délivrés du péché et de la mort éternelle en souffrant et mourant sur la croix.